Les tortues, des animaux en T faciles à élever pour les familles

Enfant tenant doucement une petite tortue en main dans un jardin

Détenir une tortue d’Hermann sans certificat de capacité expose à une amende pouvant atteindre 15 000 euros. Certaines espèces importées aussi en France deviennent interdites à la vente du jour au lendemain, laissant des familles dans l’incertitude. Malgré ces contraintes, certaines tortues terrestres et aquatiques figurent toujours parmi les animaux les plus recherchés pour l’élevage familial.

La robustesse de certaines espèces contraste avec la fragilité d’autres spécimens populaires. Les besoins varient fortement selon l’origine et le mode de vie de la tortue, rendant indispensable une connaissance précise des conditions d’entretien et des obligations réglementaires.

Les tortues domestiques : des compagnons paisibles pour petits et grands

La tortue s’installe dans les foyers avec une discrétion qui séduit. En 2025, près de 3 % des familles françaises partagent leur quotidien avec un reptile, la tortue décrochant la première place. La tortue d’Hermann symbolise ces nouveaux animaux de compagnie que l’on choisit pour leur robustesse et leur capacité à traverser les années sans faillir. Solitaire, la tortue ne se laisse pas prendre dans les bras à la légère : elle observe, elle patiente, mais le stress et les blessures guettent si l’on oublie sa nature sauvage.

L’autonomie de ces reptiles attire, mais l’adoption d’une tortue ne se limite pas à une simple formalité. Certaines, comme la tortue des steppes ou la tortue des Balkans, s’adaptent plutôt bien à la vie domestique. À l’inverse, les tortues aquatiques de petite taille, plus sensibles, nécessitent une vigilance constante et conviennent seulement aux enfants d’au moins 10 ans. Les plus jeunes peuvent participer aux soins, toujours sous l’œil attentif d’un adulte.

Voici quelques règles de base à respecter pour garantir la cohabitation avec une tortue :

  • Limitez les manipulations : la carapace protège, mais ne fait pas miracle face à la maladresse.
  • Appliquez des règles d’hygiène strictes. Les tortues peuvent transmettre la salmonellose, une infection sérieuse surtout pour les enfants.
  • Faites participer les enfants dans les soins quotidiens, mais gardez la responsabilité en main.

Accueillir une tortue implique toute la famille : du choix de l’alimentation à l’aménagement de l’habitat, sans oublier la surveillance vétérinaire. Les espèces terrestres se révèlent souvent plus simples à maintenir, à condition de bien connaître leurs besoins spécifiques et la loi qui les encadre.

Quelles espèces choisir pour une famille ? Terrestres ou aquatiques, le match

Tortue terrestre ou aquatique ? Le choix n’est pas qu’une affaire de préférence : chaque espèce a ses exigences, et toutes les familles n’y répondront pas de la même façon. La tortue d’Hermann, originaire du pourtour méditerranéen, s’impose pour sa robustesse et son mode de vie en plein air. Elle se nourrit de végétaux sauvages, apprécie la vie au jardin et peut accompagner plusieurs générations grâce à sa longévité impressionnante, parfois centenaire. Sa détention suppose cependant de suivre un parcours administratif précis et de déclarer l’animal en préfecture, la CITES veillant au grain. De son côté, la tortue des steppes, venue d’Asie centrale, offre une alternative solide : elle tolère mieux les variations de température et s’installe facilement dans un enclos extérieur.

Les tortues aquatiques demandent une toute autre attention. Les espèces miniatures comme Pelomedusa subrufa ou Kinosternon baurii séduisent par leur taille modeste, mais leur maintenance requiert un aquaterrarium chauffé, une filtration sans faille, un éclairage UV et une surveillance de tous les instants. Leur alimentation est différente : insectes, petits poissons, crevettes, tandis que les terrestres restent fidèles à un menu végétal. La Trachemys scripta elegans, autrefois populaire sous le nom de tortue de Floride, ne franchit plus nos portes : interdite pour son impact dévastateur sur la faune locale.

Voici quelques repères pour orienter le choix entre espèces terrestres et aquatiques :

  • Les tortues terrestres conviennent mieux aux plus jeunes (toujours sous surveillance) et permettent une première approche calme de la vie animale.
  • Les tortues aquatiques, plus exigeantes, demandent une attention accrue et sont adaptées à partir de 10 ans.

Dès l’arrivée de la tortue, le régime alimentaire doit être adapté : herbes et plantes pour les terrestres comme la testudo hermanni, insectes ou poissons pour les aquatiques. La durée de vie, la taille adulte, la législation et la sensibilité de chaque espèce sont autant de critères à considérer avant de se lancer.

Aménager un habitat confortable et assurer le bien-être de sa tortue au quotidien

Installer une tortue chez soi réclame un minimum de rigueur. Les tortues terrestres, à l’image de la tortue d’Hermann ou de la tortue des steppes, apprécient un espace extérieur protégé, baigné de soleil mais offrant aussi des coins d’ombre. Un sol naturel, riche en végétation, leur permet de creuser pour réguler leur température. La clôture doit être suffisamment haute et enterrée pour éviter les évasions et décourager les prédateurs. Une cabane solide servira de refuge lors des intempéries ou au moment de l’hibernation.

L’alimentation varie selon l’espèce : les terrestres raffolent de pissenlits, trèfles, plantains et autres herbes sauvages. Les fruits, les aliments gras, le pain, la viande ou les produits laitiers sont à proscrire, sous peine de troubles de santé à long terme. De l’eau propre, dans une coupelle peu profonde, doit rester disponible en permanence.

Pour les tortues aquatiques, l’aquaterrarium s’impose comme la norme. Il faut prévoir un bassin d’eau filtrée, une plage sèche pour la détente, un éclairage UVB et un chauffage adapté. La baignade stimule l’animal, mais la surface émergée est capitale pour prévenir les maladies de la carapace.

Les manipulations doivent rester rares, car elles sont source de stress. Les enfants peuvent prêter main forte aux soins, mais sous contrôle strict, et l’hygiène doit être irréprochable : lavage des mains après chaque contact, nettoyage fréquent de l’habitat, vigilance continue contre la salmonellose. Un vétérinaire spécialisé NAC accompagne le suivi de ces animaux, garantissant leur santé sur la durée.

Plusieurs tortues marchant sur du sable dans un salon lumineux

Ce que dit la loi : réglementation, démarches et conseils pour adopter en toute sérénité

La réglementation entourant l’adoption des tortues en France ne laisse pas de place à l’approximation. Pour la tortue d’Hermann, icône parmi les nouveaux animaux de compagnie, impossible de s’affranchir d’une autorisation spéciale. Certificat de capacité et feu vert préfectoral sont exigés, conformément à la Convention de Washington (CITES). La traçabilité est assurée par un certificat intracommunautaire, délivré par la direction départementale de la protection des populations, pour garantir l’origine captive de l’animal et lutter contre le trafic.

Les espèces aquatiques ne font pas exception. La Trachemys scripta elegans, plus connue sous le nom tortue de Floride, figure sur la liste des espèces interdites : ni vente, ni détention possibles en France et dans l’Union européenne, son impact sur l’écosystème local ayant été jugé trop lourd. Respecter la législation, c’est préserver la biodiversité et s’éviter de lourdes sanctions.

Pour s’y retrouver dans les démarches liées à l’adoption d’une tortue protégée, voici les étapes à ne pas négliger :

  • Faire vérifier l’espèce auprès d’un professionnel ou d’une association compétente
  • Déposer une demande d’autorisation de détention pour les espèces protégées (comme la tortue d’Hermann ou la tortue grecque)
  • Obtenir le certificat intracommunautaire
  • Remplir les obligations de traçabilité et de déclaration auprès des autorités

Accueillir une tortue engage bien au-delà de la simple acquisition : il s’agit d’une démarche sur le long terme, qui se construit dans le respect de la législation et dans la transmission aux enfants de l’importance de la protection des espèces. La loi veille, mais c’est la conscience de chacun qui fait la différence lorsqu’il s’agit de prendre soin d’un animal dont la vie s’étire souvent sur plusieurs décennies.

Au bout du compte, choisir d’adopter une tortue, c’est accepter de s’inscrire dans un temps long, d’apprendre la patience et le respect d’un rythme animal. Et si la lenteur de ces compagnons imposait finalement une nouvelle façon de vivre ensemble, plus attentive et durable ?